/ Mis à jour le

En janvier, première hausse du taux de chômage en cinq mois dans la région de Québec

En janvier, le taux de chômage de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a légèrement crû à 3 %. C’est le 2e plus faible taux au Canada derrière celui de Sherbrooke.

Faits saillants

  1. La région enregistre un 3e recul consécutif du nombre de personnes en emploi (-3 000), soit une baisse de 0,7 %. On dénombre désormais 434 900 emplois, un niveau comparable à celui d’avant la pandémie au mois de février 2020 (435 400).

  2. Statistique Canada estime qu’il y a 448 400 personnes actives sur le marché du travail, soit 1 200 de moins qu’au mois précédent (-0,3 %). Par ailleurs, les taux d’activité et d’emploi ont respectivement reculé à 65 % et à 63 %.

  3. Dans l’ensemble du Québec, les données comparables indiquent que l’emploi a diminué de 3 800 (-0,1 %) tandis que le taux de chômage a atteint 4,9 %.

En graphiques

Source : statistique Canada. Tableau 14-10-0380-01


Mise en garde

i. Les données disponibles pour la région métropolitaine de recensement de Québec subissent un traitement statistique particulier (moyenne mobile trois mois) en raison du petit échantillon, ce qui a pour effet d’atténuer les fortes fluctuations. Ainsi, les données recueillies en novembre et en décembre influent sur l’estimation publiée pour le mois de janvier. Veuillez noter également que nous utilisons des données comparables pour la province de Québec et les autres régions métropolitaines dans ce document.

ii. Soulignons que Statistique Canada a profité du mois de janvier pour réviser son Enquête sur la population active. Les correctifs apportés n’ont pas de répercussions significatives sur les tendances observées.


Commentaires

Les données de l'Enquête sur la population active (EPA) de janvier rendent compte des conditions du marché du travail pendant la semaine du 9 au 15 janvier. Elles sont les premières à refléter les effets du resserrement des consignes sanitaires à la suite de la propagation du variant Omicron à la fin du mois de décembre dernier.

Après avoir clôturé l’année précédente avec le plus faible taux de chômage au Canada, la région inscrit une légère hausse en janvier, pour la première fois depuis cinq mois. Néanmoins, ce taux reste faible historiquement alors que le marché du travail de Québec est caractérisé par la rareté de main-d’oeuvre. Rappelons que le taux de chômage s’est rapidement resserré après avoir atteint un sommet au début de la pandémie (11,9 % en mai 2020).

Comme ce fut le cas en 2021, une détérioration du marché du travail était attendue en début d’année 2022 en raison du resserrement des mesures de santé publique. Tout indique qu’encore une fois, certaines industries comme l’hébergement et la restauration sont plus touchées que d’autres. Toutefois, le choc sur l’emploi s’annonce moindre que celui de l’année dernière. Notons qu’au mois de janvier 2022, le nombre de personnes en emploi dans la région était de retour à un niveau similaire (99,9 %) à celui observé avant la pandémie (février 2020). Pour cette période, Québec enregistre la 7e performance parmi les huit principales RMR canadiennes derrière Winnipeg (101,1 %) et devant Ottawa (98,3 %).

Les chiffres d’aujourd’hui montrent que la tenue de l’emploi en ce début 2022 sera, certes, affectée par les mesures sanitaires, mais, à plus long terme, c’est l’évolution de la population active qui sera un facteur déterminant. Au mois de janvier, celle-ci a inscrit une baisse pour un 4e mois d’affilée.


Émile Émond
Économiste
Québec International

Fichier joint