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Le marché du travail de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a fait bonne figure en 2022, demeurant vigoureux, comme ce fût le cas l’année précédente. Néanmoins, la création d’emplois observée à Québec est moins prononcée que celles observées dans les autres principales RMR au pays. Cela s’explique, en partie, parce que la région a connu la deuxième plus faible croissance de la population active (+0,6 %) parmi ses consœurs canadiennes.
Bien que la rareté de main-d'œuvre soit une réalité d’un océan à l’autre, elle est particulièrement aiguë dans la région. Le marché du travail n’a jamais été aussi tendu, avec un taux de chômage au plancher et un nombre record de postes vacants. Le vieillissement de la population poursuit son œuvre alors qu’il y a plus de départs à la retraite que de jeunes entrant sur le marché de l’emploi. En 2022, on estime le manque à gagner à environ 14 000 jeunes de 20 à 29 ans pour combler les départs à la retraite des 55 à 64 ans. Bien que ce manque à gagner s’amenuisera progressivement, les perspectives démographiques laissent entrevoir que les avenues de la croissance de l’emploi sont limitées à moyen terme. Ainsi, le potentiel du marché du travail se retrouve surtout dans l’emploi à valeur ajoutée.
En plus de brosser le portrait de l’emploi 2022, ce bilan fait l’état des lieux sur la diversité industrielle des emplois dans la RMR de Québec et discute des perspectives pour l’avenir. On y voit, notamment, que la région est relativement diversifiée et que les prévisions sont favorables pour 2023.
Pour un aperçu des faits saillants de cette section, nous vous invitons à visionner cette brève capsule vidéo :
PERSPECTIVES
Perspectives régionales
En 2023, les attentes sont mitigées alors que l’emploi pourrait être marqué par les inquiétudes portant sur l’inflation et un ralentissement économique. À cet effet, 61 % des dirigeants d’entreprise sondés dans la région de Québec par le sondage Conjoncture prévoient que leur nombre d’employés augmentera, soit un niveau inférieur à celui anticipé pour 2022 (70 %). Néanmoins, la majorité des répondants (82 %) ont déclaré qu’ils procéderont à des embauches au cours de l’année. Comme par le passé, ces embauches serviront à combler les besoins liés à la croissance des activités (47 %) et au roulement de personnel (41 %).
Le recrutement de la main-d'œuvre demeurera d’actualité dans les prochaines années. Selon le sondage Conjoncture, il s’agit toujours de la principale inquiétude (38 %) des chefs d’entreprise pour 2023, bien que ce soit moins saillant que par le passé (56 % pour 2022). Cela est sans doute dû au rehaussement des craintes entourant la situation économique mondiale qui a grimpé au deuxième rang des principales préoccupations.
Malgré ce contexte, le Conference Board du Canada prévoit qu’en 2023 l’emploi augmentera de 1,2 %, soit l’équivalent du taux de croissance annuel moyen inscrit à Québec dans les années précédant la pandémie (2015-2019). Néanmoins, cette projection place la région en tête des principales RMR du pays avec la plus importante majoration de l’emploi anticipée. Rappelons que Québec a enregistré la plus faible croissance de l’emploi en 2021 et en 2022, ce qui signifie que cette prédiction constituerait, en quelque sorte, un rattrapage sur les autres grandes RMR.