Faits saillants – Mars 2025
Visualisation des données
Évolution des principaux indicateurs de l'emploi sur un an
Sources : Statistique Canada - Tableau 14-10-0459-01 et Québec International
Portrait de l'emploi dans les principales régions canadiennes
Analyse
Recul de l’emploi limité
Selon l’Enquête sur la population active (EPA) réalisée par Statistique Canada, le marché de l’emploi a connu une faible diminution au mois de mars, en continuité de la tendance observée en février. Or, ce recul peu significatif est moins prononcé alors que les pertes en emplois se limitent à 900 (-0,2 %), malgré l’incertitude pesant sur la demande de main-d’œuvre. Le taux de chômage a diminué à 4,5 % (-0,1 p.d.p.) parallèlement à la baisse de la population active (-0,3 %). Ainsi, la diminution de la population en âge de travailler et qui occupe un poste, ou en est à la recherche active, a contrebalancé le recul de l’emploi. Pour sa part, le taux d’emploi se chiffre à 62,2 % (-0,2 p.d.p.).
À l’échelle du Canada, les données comparables montrent que le marché du travail a également enregistré de faibles variations en mars. Effectivement, les gains en emplois se chiffrent en deçà de la barre des 15 000 (+14 900), soit une variation de 0,1 %. Alors que le taux de chômage à l’échelle canadienne demeure à 6,6 %, la RMR de Québec conserve sa position comme région avec un des plus faibles taux d’un océan à l’autre (cinquième rang). Du côté québécois, la situation est similaire à celle observée au pays en termes de variation du volume d’emplois (+0,1 %). Or, le taux de chômage se chiffre désormais à 5,5 % en raison d’une faible hausse (+0,1 p.d.p.).
Sur une base annuelle : un bilan négatif de l’emploi entre mars 2024 et mars 2025
En raison du recul de l’emploi pour un troisième mois consécutif dans la RMR de Québec (-0,2 %), la diminution cumulative enregistrée au cours des 12 derniers mois a été de 16 000 emplois (-3,3 %). Durant cette période, selon les données non désaisonnalisées, les industries des services d'hébergement et de restauration (-29,3 %), ainsi que du transport et de l’entreposage (-18,5 %) ont connu le plus fort recul. À l’opposé, les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans l’industrie des services professionnels, scientifiques et techniques (+10,0 %) ainsi que dans l’industrie de la fabrication (+8,4 %).
Budget du Québec et marché de l’emploi
Le budget provincial du 25 mars dernier contenait quelques annonces touchant le marché du travail, notamment concernant le soutien dans les secteurs où la demande est forte. Parmi elles, en poursuivant l’Offensive formation en construction, le gouvernement prévoit que 10 000 travailleurs supplémentaires seront formés ou requalifiés d’ici 2028 afin de contribuer à la réalisation des futurs travaux majeurs d’infrastructures.
De plus, le crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE) a été revu pour mieux intégrer l’intelligence artificielle (IA), devenant ainsi le CDAEIA. Cette action pourrait toucher le marché du travail en réorientant l’aide fiscale vers les solutions d’IA, un secteur en croissance. Dans le même ordre d’idée, la création du crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation (CRIC) constituera le pilier du nouveau régime d’aide fiscale à l’innovation et les dépenses en main-d’œuvre y seront couvertes.
Ces mesures pourraient affecter l’emploi dans ces secteurs. Toutefois, leur mise en œuvre et leurs impacts réels sur le marché du travail seront observables à plus long terme.
Rosalie Forgues
Économiste
Québec International