Faits saillants
- Dans son enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS), Statistique Canada estimait qu’il avait 11 865 postes non comblés dans les régions administratives de la Capitale-Nationale (CN) et 6 710 en Chaudière-Appalaches (CA) au premier trimestre 2019.
- Par rapport à la même période l’an dernier, le nombre de postes vacants a crû dans les deux régions, soit +28,3 % dans la CN et +37,2 % en CA.
- Le taux de postes vacants dans les deux régions a également augmenté sur une année. Ce qui signifie que le nombre de postes non comblés gagne en importance par rapport au marché du travail dans son entièreté.
- La moyenne du salaire horaire offert par les employeurs pour les postes vacants a atteint 19,85 $ dans la région de la CN et 18,35 $ dans celle de la CA.
Commentaires
Selon Statistique Canada le nombre de postes vacants dans les régions de la Capitale-Nationale (CN) et de la Chaudière-Appalaches (CA) a atteint un sommet pour cette période de l’année. Cette situation s’explique par la bonne tenue du marché de l’emploi et par les faibles niveaux de chômage enregistrés dans les deux régions. À ce propos, les taux de postes vacants observés ont également franchi de nouveaux records pour les trois premiers mois de l’année, et ce, depuis le début de la série de données de l’EPVS. Notons que ces taux sont plus élevés dans les régions de la CN et de la CA que dans l’ensemble du Québec et du Canada. Une évidence qui laisse présager que la rareté de main-d’œuvre touche particulièrement ces deux régions.
À l’inverse, les salaires horaires moyens offerts pour ces postes vacants, pour les deux régions administratives, sont inférieurs à ceux alloués au Québec (20,55 $) et au Canada (21,80 $). À cet effet, la croissance des salaires a atteint en CN 0,8 % et 4,0 % dans la CA. Soulignons qu’au Québec et au Canada les salaires proposés ont, respectivement, augmenté de 1,0 % et de 3,6 % durant cette même période.
La rareté de main-d’œuvre est certes un enjeu pour la région. Toutefois, il existe diverses avenues afin d’assurer la croissance de la région. À titre d’exemple, pour modérer cette rareté, faciliter l’intégration au marché de l’emploi des travailleurs plus âgés, ou peu qualifiés, ainsi que de nouveaux arrivants, représenterait un bassin potentiel. Parmi les pistes de solution, une offre de formation continue en adéquation avec les besoins du marché du travail et l’adoption du virage numérique 4.0 permettrait de hausser la productivité des entreprises de la région. Par ailleurs, l’attraction et la rétention de main-d’œuvre sont d’autres aspects clés qui permettront aux entreprises de la région d’appuyer leur expansion.
Émile Émond
Économiste
Québec International